Les Banques Centrales ont acheté 290 tonnes d’or au premier trimestre 2024, à un niveau jamais atteint à cette période de l’année.
Comme sur l’ensemble de l’exercice 2023, les instituts d’émission ont très largement accumulé de l’or dans leurs coffres.
Qui achète l’or ??
Alors que l’on pouvait s’attendre durant ce long épisode inflationniste à une désaffection pour le métal précieux, liée aux rendements des autres placements traditionnels (notamment l’épargne bancaire dopée par des taux d’intérêts élevés), le cours de l’or s’était maintenu et avait même entamé un cycle haussier exceptionnel.
Comme d’habitude, ce sont les banques centrales des pays dits émergents qui ont augmenté leurs parts en or dans leurs réserves, dans le but de se « dédollariser » : on y trouve en tête la Turquie (30 tonnes venant s’ajouter à leurs stocks de 570 tonnes), la Chine avec 27 tonnes (2 262 tonnes au total, soit + 16 %), l’Inde pour 19 tonnes et même le Kazakhstan pour 16 tonnes.
Comment interpréter cette évolution ?
Très clairement, le métal jaune – qui pourtant n’assure ni dividende ni intérêt, et dont les transactions sont frappées de multiples taxes- s’inscrit comme valeur refuge en concurrence avec les emprunts d’Etat américains. Mais là où, traditionnellement, le cours de l’or baissait lorsque les rendements de la dette US étaient élevés, cette corrélation ne s’est pas vérifiée ces derniers mois.
Les tensions géopolitiques (Palestine-Israël, Iran, Ukraine-Russie,..) ont également soutenu les prix de l’or, tandis que certaines conjonctures nationales telles la crise immobilière en Chine, avec la chute du marché actions, ont fait pression à la hausse sur ce cours.
Vers de nouveaux sommets ?
Alors que l’once d’or (référence sur les marchés) s’affiche aux alentours des 2 400 $ (en progression de + 12% depuis début 2024), soit un nouveau record historique, certains analystes tablent désormais sur 3 000 $ au cours des 12 prochains mois.
Et pourtant, la demande en or a continué de progresser de +3 % sur le trimestre, soutenue désormais par les transactions de gré à gré, alors que la demande en or « officielle » a quant à elle reculé de 5 %. En effet, les fonds adossés à l’or (EFT) ont enregistré des sorties importantes ces derniers jours notamment, car les investisseurs ont pris leurs bénéfices en voyant les perspectives de taux de la Réserve fédérale américaine s’éloigner.
La demande de bijoux, plus important poste de demande, continue de baisser de 2 % à 479 tonnes, les consommateurs étant refroidis par le niveau des cours.
G. FISCHER Crédit Municipal Strasbourg
« Parce Que vos Biens ont une Valeur »